

Carte scolaire
Les manifestant-e-s reçu-e-s ce mercredi 27 mai au Ministère
Nous étions environ 150 délégué-e-s d’écoles parisiennes (parents, professeur-e-s et deux députés du 14e et du 13e arrondissement) ce mercredi 27 mai à manifester aux abords du Ministère de l’Éducation nationale pour demander à la Ministre une véritable ambition pour les écoles parisiennes et notamment des embauches autant que nécessaire pour :
– exiger une dotation ministérielle supplémentaire et ainsi éviter la restitution des 29 postes d’enseignant-e-s,
– répondre aux besoins de l’École publique et répondre aux besoins spécifiques des écoles situées en Éducation prioritaire,
– ne plus voir de classes à plus de 25 élèves et 20 en Réseau d’Éducation prioritaire,
– disposer d’un pôle Rased par école,
– assurer la continuité du service public d’enseignement en remplaçant les professeur-e-s absent-e-s.
Une délégation d’enseignant-e-s et de parents a été reçue par Monsieur Philippe Santana, chef de service, adjoint à la directrice générale des ressources humaines, mandaté pour les questions transversales.
La séance a débuté à 15h30
Étaient présent-e-s :
– L’intersyndicale SNUipp-FSU / Snudi-FO / SUD Éducation / CNT-Ste (MM. J. Lambert, J.-P Daymard, J.-F. Fontana, D. Futerman).
– M. H.-J. Le Niger, président FCPE Paris,
– Mme A. San Lucas, représentante de parents d’élèves, adhérente FCPE ; 14e arrondissement,
– Mme H. Bouguerra, représentante de parents d’élèves affiliés et non affiliés FCPE ; 19e arrondissement.
En préambule, M. Santana affirme ne pas connaître la raison de cette demande d’audience. L’intersyndicale dénonce un manque de considération concernant une demande d’audience qui n’a pas été portée à la connaissance du Ministère.
Description de la problématique par les représentants syndicaux
– Comité départemental de l’Éducation nationale (CDEN) du 10 avril 2015 au cours duquel la carte scolaire a été rejetée à l’unanimité par l’ensemble de ses membres : représentant-e-s de parents d’élèves, représentants syndicaux et élu-e-s de la Ville de Paris.
– Dotation ministérielle engendrant la suppression de 29 postes d’enseignant-e-s.
– 10 ouvertures de postes pour 2014-2015, en majorité absorbées par le dispositif « Rep+ » (Réseau d’éducation prioritaire).
– 78 fermetures de classe dans tout Paris pour seulement 29 ouvertures annoncées pour 2015-2016.
– Pénurie de remplaçant-e-s depuis de nombreuses années et aucune création de postes de remplaçant-e-s + manque d’anticipation des remplacements longs à Paris, département le plus féminisé de France (congés maternité).
– Embauche de 30 contractuel-le-s, recruté-e-s via Pôle emploi, pour assurer les remplacements.
– Absence du dispositif Rased dans de nombreuses écoles, ou Rased insuffisant (seulement 7 créations en 2013).
– Baisse des effectifs d’élèves de l’école publique dans tout Paris au profit d’écoles privées, parfois même hors contrat.
– Dégradation de l’école publique.
– Réalité parisienne non prise en compte, Paris est une académie très disparate.
– Souffrance des enseignant-e-s au travail.
Compléments de la FCPE Paris
A noter : M. Le Niger précise que la FCPE Paris et Nationale ont soutenus la réforme des rythmes scolaires et soutiennent aujourd’hui la réforme des collèges (avec des conditions).
– Calcul des dotations académiques non réaliste au regard de la loi de Refondation de l’école, en particulier le dispositif « plus de maîtres que de classes » et l’accueil des « toutes petites sections » (TPS).
– Message à Mme la Ministre de l’Éducation nationale : le Ministère prend un gros risque politique.
– Refus unanime de la carte scolaire en CDEN et vœu (ndlr : adopté à l’unanimité des groupes politiques) en Conseil de Paris.
– Information sur une « nuit des écoles » : occupation des écoles parisiennes dans la nuit du 5 au 6 juin.
Compléments des représentant-e-s de parents d’élèves des 14e et 19e arrondissements
-Sentiment d’une volonté de l’Etat de se désengager, d’organiser la fuite vers le privé, d’organiser la future nation sans égalité des chances.
– Refus des fermetures de classes et de la logique comptable qui les sous-tend.
– Mobilisation importante (exemple dans le 14e, où l’engagement sans relâche contre la carte scolaire a débuté le 31 mars, jour de l’annonce des fermetures de classes ; exemple dans le 19e, où le ras-le-bol est manifeste : 14 classes sont fermées d’un seul coup !).
– Sentiment d’injustice, d’humiliation et de mépris, de la part des représentant-e-s de l’Académie de Paris (Directeur académique, inspect-eur-rice-s de circonscription) envers les parents et les enfants de la République. Exemple donné de l’école maternelle Maurice-Ripoche, Paris 14e : 125 élèves inscrits depuis début avril, chiffre constant. Le Rectorat se base sur un effectif statistique de 114 élèves en prévision pour la rentrée 2015, pour justifier la fermeture d’une classe (cas répandu dans tout Paris).
– Aucune cohérence des choix d’ouverture et de fermeture d’une année sur l’autre (des classes sont ouvertes une année pour les fermer 2 ans plus tard et rouvrir 2 ans après).
– Le Rectorat doit prendre en compte la livraison prochaine de logements privés et sociaux (dans le 14e, plus de 1 600 logements livrés entre 2015 et 2018, sans construction d’école, et dans le 19e, émergence d’un nouveau quartier avec livraison des logements dès cet été !)
– Demande d’ouvrir des classes là où c’est nécessaire, en particulier dans les écoles en Réseau d’éducation prioritaire, afin de limiter les effectifs par classe. Exemple donné de l’école maternelle Alain-Fournier, située en Éducation prioritaire (14e) et en secteur Politique de la Ville : nécessité d’ouvrir une classe pour accueillir les TPS, ainsi que la sociologie du quartier le nécessite.
– Demande de ne pas prendre en considération des chiffres d’effectif prévisionnels mais des chiffres réels.
– Il faut tenir compte du terrain et de la réalité des écoles . Exemple donné du 19e, qui bat le record avec 14 fermetures de classes, dont 12 en Réseau d’éducation prioritaire et plusieurs en Politique de la Ville, et avec en point d’orgue l’exemple de l’école Barbanègre : 2 classes fermées pour la rentrée !
– Refus catégorique des parents de s’entendre dire en délégation au Rectorat que les élèves pourront être recomptés à la rentrée de septembre, et que des « ajustements » (ouverture de classe et arrivée d’un-e nouv-eau-elle professeur-e ex abrupto) seraient alors effectués (avec quel-le-s enseignant-e-s si les postes ne sont pas ouverts maintenant ?) : les enfants ne sont pas des statistiques et on ne doit pas déstabiliser l’école après la rentrée des classes.
– Refus des parents de s’entendre dire en délégation au Rectorat que l’abolition de la journée de carence est une des raisons de l’absence fréquente des enseignant-e-s (alors que cette loi a été votée par le précédent gouvernement, sous la présidence du Président actuel).
– Corrélation avec les attentats de janvier et les beaux discours gouvernementaux qui ont suivi, notamment sur l’annonce du Chef de l’Etat, « priorité donnée à l’éducation ».
– Rappel des propos aux médias de Mme la Ministre de l’Education nationale, dès la rentrée 2014, se réjouissant de l’enveloppe supplémentaire de 1,5 milliard d’euros allouée à son ministère et remerciant son prédécesseur, M. Benoît Hamon, de l’avoir obtenue.
Précision des parents au représentant du Ministère
A noter : réponse du représentant du 19ème arrondissement au soutien précédemment exprimé par M. Le Niger, Président FCPE Paris sur les récentes réformes du Ministère de l’Education Nationale : une grande majorité des adhérents FCPE Parisiens n’était absolument pas d’accord avec la FCPE Paris sur la question de la réforme des rythmes scolaires et ne l’est toujours pas sur la question des collèges.
Les moyens financiers obtenus par le ministère depuis 2012 auraient dû, selon nous, être injectés dans les créations de postes de titulaires ; dans le rétablissement des Rased (5.000 suppressions entre 2005 et 2012…) ; dans une formation spécifique des auxiliaires de vie scolaire (AVS), adaptée aux différents handicaps des élèves, et la dé-précarisation de leur contrat de travail, aujourd’hui en contrat unique d’insertion (CUI) de 2 ans ; dans la révision des programmes… pour bâtir une école égalitaire, travaillant à l’accrochage scolaire dès la maternelle et à la lutte contre le décrochage scolaire et les inégalités sociales.
Réponses apportées par M. Santana
– Une demande à toutes les Académies de France (29) a été faite en mars 2015, de faire remonter rapidement, une évaluation de leurs besoins pour l’année scolaire 2015-2016.
L’Académie de Paris n’a toujours pas communiqué sur ce thème. Le Rectorat de Paris a demandé aux Inspecteurs de l’Education nationale de se prononcer sur les prévisions d’effectifs déclarés par les directeurs d’écoles avant le 4 juin 2015.
– L’information sur le recours aux contractuel-le-s est étonnante et va être regardée de plus près.
– Une réponse sur la décision finale sera apportée avant le CDEN du 25 juin 2015.
La séance est levée à 17h00.
Bonus :
Mode d’emploi simple d’une nuit des écoles le vendredi 5 au samedi 6 juin
– prendre contact avant avec la direction de l’école pour signer la décharge nécessaire
– convier les parents et les enfants à un repas partagé
– inviter, la presse, les élu-e-s, les syndicats…
– venir et faire venir avec son oreiller et son sac de couchage
– avant de pénétrer dans l’école, faire une photo de groupe avec parents et enfants brandissant sacs de couchages et oreillers (pour qu’ils soient bien visibles),
– assurer la sécurisation des locaux pendant l’évènement (accès limités à la cour ou au préau…)
– ranger et nettoyer après le repas partagé
– rester dormir avec les plus motivé-e-s des parents
– le lendemain matin, ranger l’école, quitter les lieux en veillant à leur fermeture
– communiquer sur votre action.